Catégories Médecins

Mieux comprendre les différents vaccins contre la COVID-19


covid 19 coronavirus vaccins

Brève définition de la COVID-19

La maladie à coronavirus (COVID-19) est décrite comme une maladie infectieuse due au virus SRAS-CoV-2. Les personnes infectées présentent des gênes respiratoires légères à modérées et, dans la plupart des cas, se rétablissent sans besoin de traitement particulier. Les personnes présentant des co-morbidités (maladie cardiovasculaire, diabète, maladie respiratoire chronique, cancer) peuvent toutefois présenter des formes graves de COVID-19 et avoir besoin de soins médicaux. La COVID-19 peut toucher n’importe qui, à n’importe quel âge. Les enfants, toutefois, sont asymptomatiques dans la plupart des cas.

vaccination mondiale covid 19 coronavirus

La vaccination contre la COVID-19 s’est mondialement généralisée à la fin 2019. Plusieurs vaccins ont été proposés, pour cela. Ces vaccins dits « génétiques » sont nouveaux et la visibilité à long terme de leurs impacts potentiels sur l’organisme demeurent peu connus à ce jour. Nous proposons ici un éclairage permettant de mieux comprendre les différentes technologies utilisées dans ces vaccins. Pour cela, nous nous basons sur les propos éclairés de Christian Vélot lors de son interview sur France Soir, publiée le 30 Juin 2021 et disponible ici. Christian Vélot est Docteur en biologie avec une spécialité en génétique moléculaire à Orsay. Il est également le Président du Conseil scientifique du CRIIGEN (Comité de Recherche de l’Information indépendante du Génie Génétique). Le CRIIGEN regroupe des experts internationaux pour étudier les risques sanitaires, environnementaux et juridiques du génie génétique. À ce jour, il ne dispose d’aucun conflit d’intérêts avec les sociétés pharmaceutiques.

Les différents types de vaccins contre la COVID-19

  • Les vaccins à ancienne technologie (Sinopharm, Valneva)

Ce sont des vaccins à virus inactivé. On injecte le virus lui-même, mais celui-ci a été inactivé. Notre système immunitaire s’entraine donc, sur cette base, à fabriquer des anticorps et, le jour où le virus arrive, notre organisme est prêt à lutter contre, puisqu’il a été « former, entrainer » pour cela grâce à ce vaccin.

Le vaccin chinois contre la COVID-19 (Sinopharm) est un vaccin à virus inactivé. C’est aussi le cas du vaccin indien et également du vaccin développé par la société française Valneva. Ce dernier n’est pas encore sur le marché. Au 16 Mai 2022, Valneva (groupe franco-autrichien) a communiqué avoir reçu de la Commission Européenne un « avis d’intention de résiliation de l’accord de fourniture » de son vaccin contre la COVID-19 car ce dernier n’a pas reçu d’AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) au 30 Avril 2022. Le groupe est donc confronté à un nouveau délai pour obtenir cette AMM.

  • Les vaccins à protéines recombinantes (Novavax)

Ce sont des vaccins qui reposent sur des technologies qui existaient déjà avant la COVID-19. Avec ces vaccins, on fait produire, en laboratoire, dans des cellules qui ne sont pas celles qui la produise dans la vraie vie (cellules de bactéries, de levure, de plantes, cellules animales, etc.), une protéine du virus qu’on va nous injecter. Cette technologie est utilisée dans les vaccins pour lutter contre l’hépatite B ou encore le vaccin pour lutter contre le papillomavirus (contre le cancer du col de l’utérus). Contre la COVID-19, le vaccin Novavax utilise cette technologie. D’autres pays utilisent ce type de vaccin, comme le Canada et Cuba.

novavax covid 19

  • Les vaccins génétiques (Pfizer, Moderna, Astra Zeneca, Johnson & Johnson)

Pour ces vaccins, il ne s’agit plus d’injecter un virus inactivé ou une protéine du virus, mais il s’agit de nous faire produire directement, par nos propres cellules, la protéine du virus, en l’occurrence la protéine Spike. On nous injecte donc l’information génétique virale qui détient le secret de fabrication de la protéine Spike. Cette information génétique c’est soit de l’ADN, soit de l’ARN.

Un point pour mieux comprendre.

Notre matériel génétique à nous, c’est de l’ADN. Dans l’ADN, il y a les gènes, qui détiennent le secret de fabrication des protéines. Mais on ne passe pas directement du gène à la protéine, il y a un intermédiaire : c’est l’ARN.

Certains virus ont pour matériel génétique de l’ADN, comme nous : quand ils infectent les cellules cibles, ils injectent leur matériel génétique qui est de l’ADN. Cet ADN est alors pris en charge par nos propres cellules, au profit du virus. Il est donc transcrit en ARN puis cet ARN est traduit en protéines virales qui vont permettre de reconstituer les particules virales. Le matériel génétique est ensuite recopié, en grand nombre d’exemplaires, pour multiplier les particules virales.

Certains virus ont pour matériel génétique de l’ARN, c’est-à-dire non plus de l’ADN mais l’intermédiaire, l’ARN. C’est le cas de SRAS-COV 2, le virus responsable de la COVID-19 et c’est le cas de tous les coronavirus. Ces virus injectent directement l’ARN et à ce moment-là, nos cellules prennent l’ARN à leur propre compte, elles n’ont pas besoin de faire le passage ARN > ADN puisque c’est déjà fait, elles ne font que le passage ARN > protéines et produisent donc les protéines virales.

Quand on en revient aux vaccins génétiques contre la COVID-19, vaccins génétiques qui consistent à injecter dans nos cellules non pas le matériel génétique viral entier du virus mais une partie seulement du matériel génétique viral, partie qui détient le secret de fabrication de la protéine de surface (Spike) – protéine qui est visible de l’extérieur et qui est celle qui va être reconnue comme étranger et contre laquelle notre organisme va produire des anticorps – différents vaccins existent :

  • Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Pfizer, Bio n Tech, Moderna

Dans ces vaccins, c’est directement une portion de l’ARN viral du SRAS-COV-2 qui est injecté et, pour véhiculer ce virus, on utilise une bi-couche (nanoparticule) de graisse, dans laquelle est emprisonnée cet ARN.

pfizer moderna bio n tech

  • Les vaccins à ADN : Astra Zenaca, Johnson & Johnson

Il s’agit ici de vaccins génétiques à ADN : pour véhiculer le matériel génétique injecté, ces vaccins n’utilisent pas une nanoparticule de graisse mais un autre virus (un adénovirus, c’est-à-dire les virus responsables des petits états grippaux que l’on a parfois). Dans ce cas, ils ont pris un adénovirus de chimpanzé, qu’ils ont « désarmé ». Cet adénovirus ne peut pas être inactivé, car sinon il ne pourra pas injecter le matériel génétique qu’on lui demande d’injecter, on le « désarme », c’est-à-dire qu’on le rend inoffensif en lui enlevant une partie de son matériel génétique responsable de sa virulence. Et la partie de ce matériel génétique qu’on a enlevé, on la remplace (dans l’adénovirus, ce matériel génétique, c’est de l’ADN) par de l’ADN qui détient le secret de fabrication de la protéine Spike de SRAS-COV-2. En laboratoire, on sait convertir de l’ARN en ADN : on prend donc l’ARN de SRAS-COV-2 qui détient l’information génétique de fabrication de la protéine Spike, on le converti en ADN et c’est cette copie ADN que l’on insère dans ce qui reste du génome de l’adénovirus. Cet adénovirus, que l’on appelle un adénovirus recombinant – puisque son génome est une recombinaison entre 2 matériels génétiques (ce qu’il reste du sien et une partie de SRAS-COV-2) – va insérer dans nos cellules une partie du matériel génétique qui est en partie celui de l’adénovirus et en partie celui de SRAS-COV-2, qui va être transcrit en ARN puis traduit en protéine Spike.

Alors.. vaccin ou thérapies géniques ?

Ni l’un ni l’autre pour Christian Vélot.

La confusion vient du fait que, dans la thérapie génique on utilise également des vecteurs pour véhiculer du matériel génétique. Dans la thérapie génique, on a affaire à un patient qui – par exemple – a un gène abîmé. Le but est donc d’apporter à ce patient l’information normale du gène : il s’agit donc d’un gène humain qu’on met chez l’humain. Et, pour véhiculer ce gène, on va utiliser éventuellement un virus (comme précédemment expliqué dans le cas des vaccins d’Astra Zeneca). Dans le cas des thérapies géniques, ce que l’on veut absolument c’est que l’information normale du gène aille s’insérer dans les chromosomes du patient malade, parce qu’on veut que ce gène reste de manière stable, pérenne et pour cela on va donc utiliser des vecteurs (choix des virus utilisés) qui vont favoriser cette intégration.

Dans le cas des vaccins génétiques contre la COVID-19, le but est d’introduire de façon transitoire et non pas pérenne, du matériel génétique. Et donc on ne cherche pas l’intégration, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne peut pas arriver. Mais si elle arrive, ce sera accidentelle.

Ainsi, dans le cas de la thérapie génique, l’intégration est volontaire et recherchée. Dans le cas des « vaccins » génétiques contre la COVID-19, ce n’est pas voulue, ni recherché. C’est accidentel et non volontaire, donc si cela se produit, c’est à des fréquences plus faibles. Cela pourrait se produire, car le risque zéro n’existe pas. Et c’est faux de le proclamer. Aucun généticien moléculaire ne peut dire que ce n’est pas possible. Quand on introduit de l’ADN dans des cellules, on ne peut, à aucun moment, certifier que cet ADN n’ira pas – peu ou prou – dans les chromosomes de la cellule réceptrice.  Ce qui n’est pas vrai avec l’ARN. L’ARN ne peut pas s’intégrer dans l’ADN en tant que telle. Par contre, si l’ARN venait à être converti en ADN, alors le risque d’intégration peut se manifester. Cette phase intermédiaire de conversion de l’ARN en ADN peut exister, d’autant plus que l’on vient de découvrir que l’une des enzymes qui intervient dans la réparation de notre ADN part d’une molécule d’ADN qu’elle convertit en ARN. Donc nos cellules on bien la capacité de convertir de l’ARN en ADN. Proclamer le contraire serait un manque de rigueur scientifique.