Aujourd’hui, dans le monde, on estime que plus de 360 millions de personnes âgées de plus de 65 ans souffrent de perte auditive ; en France, 6 millions d’individus sont concernés. Il est unanimement constaté la prévalence de la presbyacousie dans les troubles de l’audition : la presbyacousie représente plus de 95% des problèmes auditifs recensés. Les personnes presbyacousiques refusent majoritairement l’appareillage auditif : en France, 1 personne sur 4 rejette l’appareillage auditif et s’expose ainsi à des risques d’isolement progressif, de repli sur soi, de dépression tout en augmentant, parallèlement, les risques de survenue de maladies neuro-dégénératives telles qu’Alzheimer. Aux États-Unis et au Canada, 8 personnes presbyacousiques sur 10 ne portent pas d’appareil auditif ; en Belgique et en Italie, les chiffres sont similaires ; en Espagne, seulement 15% des personnes concernées sont appareillées. D’un pays à l’autre, les raisons sont les mêmes : le coût exorbitant d’un appareil auditif et le reste à charge très important, malgré différentes politiques nationales mises en place (comme le RAC0 aux résultats très décevants, en France) ; l’esthétisme visible et disgracieux d’une prothèse (80% des ventes mondiales de prothèses auditives sont des appareils de type contour d’oreille) ; les délais d’attente ou les difficultés d’accès à la prise de RDV chez un médecin ORL en amont de l’appareillage auditif ; la complexité de prise en main et d’utilisation de la prothèse auditive, qu’il faut, en plus, venir faire ajuster plusieurs fois par an chez le vendeur / l’audioprothésiste. Autant d’éléments qui freinent unanimement l’achat d’un appareil auditif par les millions de personnes exposées à une gêne quotidienne et qui vont en faveur d’une solution auditive pas chère, en vente libre. Ainsi, de nombreuses offres sont apparues sur Internet, en pharmacie, chez certains opticiens indépendants : il s’agit d’appareils auditifs préréglés, destinés à compenser la presbyacousie. Qu’en penser ? Faisons un point sur le sujet, pour une meilleure compréhension de la situation.
2010 : Naissance de l’appareil auditif « pas cher », vendu en pharmacie
En France, c’est la société SONALTO qui a ouvert la voie à ce marché porteur. En 2011, la société lance l’assistant d’écoute OCTAVE, contour d’oreille, à 299€ l’unité et 598€ la paire. Préréglé, l’appareil n’a pas vocation à faire l’objet d’une prescription médicale et peut être vendu librement, en pharmacie ou ailleurs, pour compenser la presbyacousie. C’est une nouveauté qui menace, alors, le monopole des audioprothésistes en la matière (pour rappel, les audioprothésistes ne peuvent vendre leurs appareils auditifs que sur prescription médicale et en boutique exclusivement, après un réglage réalisé par l’audioprothésiste). En Ile de France, dans le 78, une pharmacie des Yvelines (Saint Germain en Laye) propose à la vente l’appareil auditif OCTAVE : elle est immédiatement poursuivie en justice pour « pratique illégale de la profession d’audioprothésiste » par le Syndicat National des Audioprothésistes (UNSAF) qui y voit une menace réelle. Une manœuvre d’intimidation est mise en place par l’UNSAF, qui ne portera toutefois pas ses fruits : d’une part, le tribunal correctionnel de Versailles donnera raison et crédit à l’officine en autorisant la vente libre des « dispositifs médicaux à usage individuel, y compris les assistants d’écoute préréglés d’une puissance maximale de 20 décibels », d’autre part cette action en justice fait grand bruit et beaucoup de communication à la société SONALTO, qui bénéficie alors d’un succès éphémère.
L’appareil auditif « pas cher » vendu en pharmacie est, effectivement, une alternative intéressante aux appareils hors de prix peu prisés par les personnes presbyacousiques. Cependant, il est à noter que ces derniers n’amplifient les sons que jusqu’à 20dB, alors même que l’indication d’appareillage auditif par un médecin ORL tombe dès lors que la perte auditive est supérieure ou égale à 30dB. La solution ainsi proposée, quoique financièrement très intéressante, ne peut donc satisfaire que des presbyacousies légères. D’autre part, étant un contour d’oreille relativement visible, elle ne résout pas le problème d’esthétisme rencontré par ces seniors jeunes, désireux d’un appareillage discret.
Dans le même temps, une bataille sémantique s’engage. Alors même que les audioprothésistes qualifient leurs propres produits de « prothèses auditives », « appareils auditifs » ou « aide auditive », ils mettent un point d’honneur à expliquer que les appareils auditifs pas cher vendus en pharmacie ne sont que « des assistants d’écoute » ou des « amplificateurs de sons », trompant ainsi – par une stratégie marketing évidente – les éventuelles personnes intéressées. Mais qu’en est-il vraiment ? L’ANSM (Autorité National de la Sécurité du Médicament et des produits de santé) avait alors « botté en touche », précisant que « les termes tels que « assistant d’écoute, assistant auditif, prothèse auditive externe… » ne peuvent décrire à eux seuls la destination et le statut règlementaire d’un produit (…) si le produit est effectivement destiné à être utilisé chez des personnes malentendantes pour compenser une déficience auditive, il répond à la définition du dispositif médical (…) en France, sa délivrance est réglementée (intervention d’un audioprothésiste) (…) en revanche, si le produit est un amplificateur de sons, il n’est alors pas destiné à des personnes malentendantes et ne relève pas de la définition du dispositif médical »
Que devons-nous comprendre concernant ces fameux « appareils auditifs pas chers vendus en pharmacie » ? Que si leur destination est de vous permettre de mieux entendre, par exemple le chant des oiseaux et celui du vent dans les branches, alors vous pourrez en faire l’acquisition en pharmacie mais, en revanche, si ce dispositif est destiné à compenser une presbyacousie alors il doit être vendu par un audioprothésiste. En quoi cela peut-il (très largement) faire sourire ? Parce que cette distinction « surfe » sur une méconnaissance réelle des personnes : dans le cas d’une presbyacousie, les cellules ciliées de l’oreille sont détruites et ne repoussent pas, ainsi, la solution unique pour retrouver un confort d’écoute est de venir amplifier les sons perdus sur les fréquences auditives lésées par cette destruction. Dans les faits, quel que soit le prix d’un appareil auditif, ils sont donc tous des « amplificateurs de sons » ! D’autre part, la presbyacousie prenant la forme d’un audiogramme typique commun à tout le monde, le préréglage d’une prothèse auditive est largement possible et garantie l’accessibilité aux soins auditifs aux millions de personnes qui la refuse pour des raisons de prix !
2012 : Un essai clinique américain vante les bienfaits de l’appareil auditif « pas cher »
En 2012, aux États-Unis, face au faible taux d’appareillage de la population presbyacousique, un essai clinique réalisé en double aveugle et contrôlé par un test placebo, visait à apporter des réponses terrain au questionnement suivant : dans l’appareillage de la presbyacousie, quelle est la meilleure solution entre le préréglé (appareils auditifs pas chers) et l’offre traditionnelle vendue avec un couteux service de suivi dans le temps ? La conclusion de cet essai souligne à quel point les solutions auditives préréglées de qualité sont une formidable opportunité pour des millions de personnes, à travers le monde, tant par leur efficacité que par la satisfaction qu’elles apportent à leurs utilisateurs. Ces solutions auditives pas ou peu chères, commercialisées en pharmacie et ailleurs, permettent d’augmenter l’accessibilité aux soins auditifs à travers le monde. Enfin, cette étude souligne qu’après l’essai, le prix n’est plus perçu comme facteur « péjoratif » liée à une éventuelle qualité, puisque le confort et la satisfaction des utilisateurs sont bien présents.
2016 : En France et en Europe, la société SERINITI se positionne en leader sur le marché des « appareils auditifs pas chers »
En 2016 naît, en France, une société familiale qui, sur les conseils d’un père ORL, conçoit et fabrique des appareils auditifs préconfigurés par des médecins ORL pour compenser la presbyacousie. L’offre vise à apporter une solution globale sur les problématiques clairement explicitées par les individus qui rejettent l’appareillage auditif.
Une solution esthétique
La société propose 2 appareils auditifs : ORISON et AZUR. Le premier dispositif, ORISON, est un appareil auditif dit « intra-auriculaire : glissé dans l’oreille, il est donc invisible, pour le plus grand bonheur des seniors jeunes et moins jeunes. Le second, AZUR, est un appareil auditif de type mini contour d’oreille rechargeable, d’une grande discrétion. Cette offre complète permet de répondre aux exigences esthétiques et de facilité de prise en main, de tous.
Une solution performante
Préconfigurés par des médecins ORL, les appareils auditifs pas chers de SERINITI intègrent des composants électroniques de grande qualité, certifiés CE et sont dotés d’une courbe d’amplification d’une grande finesse. Plus que tout, ce sont aujourd’hui les seuls dispositifs auditifs capables d’amplifier intelligemment les sons jusqu’à 36dB avec une adaptation immédiate à l’environnement sonore grâce à une réduction active du bruit ambiant de 13dB (contre 9dB pour un appareil auditif à 1 000€ chez Audika, par exemple). Un tel niveau d’amplification, ajustable par l’utilisateur (de 10dB à 36dB), permet d’appareiller les presbyacousies légères (comme SONALTO) à modérée (toute perte auditive en dehors du handicap auditif) : l’innovation est réelle. La contrepartie ? Au regard de la loi française (et des directives européennes sur le sujet), ces appareils auditifs pas chers et très performants ne peuvent pas être vendus en pharmacie (où l’amplification doit être limitée à 20dB) : cela ne semble pas poser de problème pour la société qui bénéficie d’un site Internet accessible dans le monde entier et d’une visibilité très forte sur les marketplaces comme Amazon, la Fnac, Boulanger. Pour aller davantage au contact des personnes dans le besoin, la société a également développé des partenariats commerciaux avec des enseignes d’optique et des chaines de dispositifs médicaux et paramédicaux, permettant le déplacement à domicile ainsi que la présence d’une personne qualifiée si besoin, dans la prise en main des produits.
Une solution financièrement intéressante
Parce que le choix d’un individu doit être motivé par le type d’appareil auditif (intra ou contour) et non par son prix, la société propose son offre globale au même prix : ORISON est vendu à 299€ par oreille et 500€ en appareillage bilatéral tandis qu’AZUR est vendu à 500€ en appareillage bilatéral. Les deux dispositifs bénéficient de la norme CE, sont en vente libre et « satisfait ou remboursé » pendant 20 jours.
Et Ali Baba, dans tout ça ?
Visibles sur Ali Baba mais également sur Amazon, on assiste aujourd’hui au développement du marché des aides auditives pas chères, vendues un peu partout sur Internet, de 10€ à 50€. Cet essor témoigne, effectivement, d’un marché porteur car la demande est bien là : de plus en plus informées des risques au non appareillage, les personnes se mobilisent et cherchent des solutions auditives qualitatives accessibles. C’est tout à fait compréhensible. Pourtant, qui n’a pas en tête ces faits divers récurrents chaque hiver, d’individus électrocutés ou brulés par des couvertures chauffantes à bas prix, dans lesquels les modérateurs de chaleur sont « shuntés » pour réduire le coût de revient et, par voie de fait, celui de revente ? On ne recommandera jamais assez de prudence et de vigilance lorsqu’il s’agit de la santé : l’accessibilité aux soins oui, mais pas à n’importe quel prix !
À l’achat d’un appareil auditif en pharmacie ou ailleurs, certains éléments sont à prendre en compte, nous en citons quelques-uns ci-dessous.
La norme CE
Elle est fondamentale, car elle garantit que votre produit répond à des normes de sécurité nécessaires au bon fonctionnement du produit comme à la préservation de votre santé lorsque vous utiliserez ce produit. Privilégiez donc les appareils auditifs pas chers, vendus ou non en pharmacie, qui bénéficient de la norme CE.
Le spectre d’amplification
L’appareil auditif vendu en pharmacie n’amplifie que jusqu’à 20dB : il est approprié pour des presbyacousies légères, débutantes, des petites gênes, des ports ponctuels. Il vous sera également permis de bénéficier, au besoin, des conseils du pharmacien, ce qui peut être un avantage ou une plus-value pour les personnes âgées. Dès lors qu’un appareil auditif amplifie à plus de 20dB, il ne peut pas être vendu en pharmacie : vous le trouverez donc ailleurs, chez certains opticiens indépendants, dans des réseaux de vente de dispositifs paramédicaux, mais également sur Internet (marketplaces, site de la marque, etc.) Bien que la vente en ligne ne permette pas d’être guidé dans la prise en main du produit, elle a d’autres avantages : le paiement en plusieurs fois, la possibilité de retourner le produit plus longtemps (de 20 à 30 jours), la possibilité de toucher le monde entier. En outre, ces dispositifs préconfigurés sont pensés pour être d’utilisation simple et leur prise en main ne nécessite pas d’accompagnement spécifique. Ces marques visent les consommateurs autonomes et leur prix, par ailleurs, ne prend pas en compte le couteux service de suivi dans le temps qu’impose l’achat d’une prothèse traditionnelle. Enfin, l’avantage d’un produit auditif dont le spectre d’amplification est large (de bas 10dB à plus de 33dB) est qu’il permet d’appareiller les gênes auditives légères à modérées : vous le garderez plus longtemps et ferez donc l’économie du changement lorsque votre gêne auditive aura évoluée !
La réduction du bruit ambiant
Bien que l’appareillage auditif, quel que soit son prix, est une solution imparfaite qui ne vous rendra jamais l’audition de vos 20 ans et que la sélectivité des bruits gênants soit un véritable enjeu technique, privilégiez les appareils auditifs qui vous garantissent une réduction active du bruit ambiant au moins égale à 12dB. Ce niveau n’entraine aucune distorsion harmonique et permet un filtrage efficace du brouhaha qui apporte un confort d’écoute minimum.
Le sérieux de la marque et les avis clients
Tous les dispositifs auditifs pas chers vendus librement ne sont pas du fait des marques : Sonalto est une marque, Seriniti est une marque. En revanche, sur Ali Baba, vous trouverez surtout des produits que l’on appelle « picking », c’est-à-dire réalisés à bas coûts en Chine et vendus un peu partout, par différents vendeurs indépendants sur internet. Ainsi, si votre appareil auditif a un problème, si vous avez besoin de conseil ou d’un Service Après-Vente, s’il génère des soucis de santé (comme une micro-explosion dans votre conduit auditif), il vous sera difficile de contacter quelqu’un en Chine et d’avoir un suivi de votre achat : pensez-y !